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Pourquoi les projets à impact ne décollent pas (et comment agir !)

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Aujourd’hui, parler d’impact ne suffit plus. Pour que les projets régénératifs voient le jour et s’incarnent durablement, les dirigeants doivent commencer par se transformer eux-mêmes. Voici comment.

La plupart des projets à impact environnemental, sociétal ou territorial, restent au stade de l’intention. Portés avec conviction par des dirigeants visionnaires, ils peinent pourtant à dépasser le stade du PowerPoint inspiré, du manifeste bien rédigé ou du projet-pilote isolé. Ce n’est pourtant pas un manque d’idées. Ni un déficit d’outils. C’est bien plus profond que ça.

Dans quelques entreprises, certains projets émergent. Par exemple, PHIDA Groupe, a engagé une refonte de sa gouvernance et de ses pratiques managériales pour soutenir un projet de croissance régénérative. Le projet phare était un travail sur la semaine de 4 jours, payée 5 jours. Ce changement n’a pas été impulsé par une agence externe, mais par le dirigeant, Bastien Sauvé, qui a commencé par réinterroger sa propre posture (Voir livre Business Conscient, Niveau de maturité 5).

Si vous êtes dirigeant, si vous portez un projet d’économie circulaire, de transition écologique, ou de transformation d’un modèle économique vers plus de sens : la vraie question n’est pas « comment faire ? », mais « qui devez-vous devenir pour le faire ? »

Les projets régénératifs : des promesses sous-exploitées

Face aux urgences climatiques, sociales et économiques, le monde attend de l’entreprise qu’elle change. Pas dans ses discours, mais dans ses actes. Or, les projets réellement régénératifs — ceux qui cherchent à restaurer, réparer, revitaliser — demandent une nouvelle manière de penser et d’agir.

Un projet d’économie circulaire, par exemple, n’est pas un simple ajustement de la chaîne logistique. Il implique une remise en cause du modèle productiviste, une relecture de la valeur, une coopération accrue avec les parties prenantes, voire des concurrents. Bref, il bouscule l’ADN même de l’entreprise.

Et c’est là que tout coince.

Pourquoi les approches classiques échouent

Face à ces enjeux, les réponses les plus fréquentes sont souvent les mêmes :

  • Un recrutement d’un responsable RSE,
  • La rédaction d’un rapport de durabilité,
  • Le lancement d’un lab d’innovation,
  • Ou l’adhésion à un label.

Ces leviers, utiles en surface, ne suffisent pas à enclencher une bascule profonde. Au mieux, ils améliorent l’existant. Mais ils ne transforment pas. Et surtout, ils ne posent pas la seule vraie question : celle du sens.

Tant que le dirigeant ne porte pas le sens, rien ne bouge

Un projet régénératif ne peut pas être sous-traité à un département. Il doit être incarné par le dirigeant. Car il ne s’agit pas simplement de faire évoluer une stratégie, mais de réinventer une vision du monde.

C’est une révolution intérieure. Elle demande de remettre à plat ce qui vous anime, ce que vous voulez vraiment construire, ce que vous êtes prêt à changer. Ce projet est peut-être votre plus grande opportunité de leadership. Mais il implique une mise à nu.

La théorie U : entrer dans l’inconfort pour émerger autrement

Le modèle classique du management repose sur l’analyse, la planification, l’exécution. Mais dans l’incertitude, ces schémas s’effondrent. C’est ici que la théorie U, développée par Otto Scharmer (MIT), devient précieuse.

Elle propose une autre voie : descendre en soi-même, écouter profondément ce qui cherche à émerger, se relier aux autres et à l’environnement, puis agir depuis cet espace transformé.

Autrement dit : laisser mourir ce qui ne fonctionne plus, pour faire naître autre chose. Et ce processus commence toujours par soi.

Se réinventer comme dirigeant : une exigence nouvelle

Les entreprises qui parviennent à mener de véritables transformations à impact ont toutes un point commun : leurs dirigeants ont accepté de se transformer en premier.

Par exemple, les Transports Publics Genevois ont réussi à engager une dynamique collective forte autour d’un projet d’utilité sociale. Le déclic n’est pas venu d’un tableau de bord, mais d’un travail profond sur le collectif… et sur le sens partagé.

Résilience, intelligence émotionnelle et collectif : les nouveaux muscles du leadership

Mener un projet à impact aujourd’hui demande des compétences rarement enseignées dans les écoles de commerce :

  • Résilience : pour tenir dans la durée, traverser les résistances, garder le cap sans s’épuiser.
  • Intelligence émotionnelle : pour accueillir la complexité, écouter les signaux faibles, ouvrir les espaces de dialogue sincères.
  • Leadership du nous : pour faire émerger l’intelligence collective, partager le pouvoir, co-construire des solutions durables.

Autant de qualités qui ne s’acquièrent pas en consultant un cabinet de conseil, mais en s’engageant dans un véritable travail intérieur et collectif.

Et si la crise était le bon moment ?

Vous vous sentez à un tournant ? Vous avez l’impression que votre équipe est fatiguée, que le souffle du début s’est éteint, que l’engagement s’effiloche ? C’est peut-être le moment idéal.

Pas pour forcer, ni pour redoubler d’efforts. Mais pour faire une pause, descendre dans l’essentiel, réinterroger votre projet, votre posture, votre raison d’être.

C’est dans ces périodes de crise ou de doute que naissent les plus grandes mutations. À condition d’oser les traverser en conscience.

Conclusion : l’impact commence toujours par l’intérieur

Les projets régénératifs sont la seule voie d’avenir. Mais ils ne naîtront pas d’un plan stratégique ou d’un reporting. Ils naîtront de dirigeants capables de faire silence, d’écouter, de se transformer, d’inspirer.

Le plus grand levier d’impact aujourd’hui, c’est vous.

Pour aller plus loin

Vous souhaitez explorer cette démarche de transformation personnelle et collective ? Des dispositifs existent, comme le parcours IKAARA (9 mois), qui accompagne les dirigeants en quête d’impact à reconnecter vision, équipe et gouvernance.

Mais la première étape, c’est une question simple : Êtes-vous prêt à faire de votre crise un début ?

 

Lire l’article paru dans Matin Dimanche ➡️ https://smartemployer.ch/fr/smart-employer/et-si-la-crise-devenait-votre-plus-grand-levier-de-transformation/

 

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